Développement Humain

Rédigé le Jeudi 20 Mai 2010 à 12:09 | Lu 4637 fois


Les dimensions du développement sont multiples. En plus des évidentes libertés économique, sociale et politique, elles comprennent le droit d’être préservé de la violence, de l’insécurité et de la discrimination. Le concept de développement humain ne doit donc pas seulement tenir compte de l’extension des choix offerts aux individus, mais également – et surtout – de leur participation active à la définition desdits choix : les individus sont alors à la fois les agents et les bénéficiaires du développement.


Cette approche est directement à l’origine du nouveau concept anglo-saxon de « capabilities », qui fait aujourd’hui florès et vise à donner confiance à l’individu afin qu’il accomplisse tout ce dont il est porteur – l’ensemble de ses potentialités.

Dans le contexte de l’après guerre froide, la communauté internationale s’est naturellement emparée d’un concept aussi fécond, instrument de surcroît de réduction des disparités Nord – Sud. Les principaux jalons de la réflexion et de l’action internationale sont la Conférence mondiale sur la population et le développement (Le Caire, 1995), le Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995), le Sommet du Millénaire sur le développement (New-York, 2000) et la Conférence africaine sur le développement humain (Rabat, 2007).

Le Rapport sur le développement humain de 1990 constitue un tournant en proposant également une nouvelle méthode par laquelle mesurer les progrès des pays en termes de développement humain. C’est l’Indice de Développement Humain (IDH).

Cet IDH met l’accent sur des indicateurs que le Rapport de 1990 avait définis comme essentiels : l’espérance de vie (une vie longue et en bonne santé), l’éducation (les connaissances) et le revenu (l’accès aux ressources). C’est un indice statistique composite établi à partir du Produit Intérieur Brut (PIB), complété par des données sur l’espérance de vie et sur l’éducation. Son calcul, assez rudimentaire, aboutit à un indice compris entre 0 et 1. Plus l’indice est élevé, plus le pays sera présenté comme développé. Le PNUD, dans son rapport annuel, classe les pays en trois catégories : développement humain élevé, moyen et faible. Cet instantané simple, voire simpliste, du développement humain dans le monde explique le succès auprès du grand public de cet indicateur.

En 1990, l’IDH a pu représenter une véritable percée dans la mesure où il incorporait des choix humains autres que le revenu. En remettant en question les méthodes traditionnelles avec lesquelles le monde mesurait la croissance des pays, en rompant le lien qui était automatiquement établi entre le revenu par habitant et le bien-être d’une population, l’impact de l’IDH a été fondamental. Il permettait de discriminer, de manière certes rudimentaire, entre les pays qui, même faiblement dotés en ressources, améliorent la vie de leurs citoyens et ceux qui n’y parviennent ou ne le veulent pas.

Cependant, l’IDH, malgré les perspectives intéressantes qu’il a ouvert et son indéniable succès au point de constituer aujourd’hui l’emblème de l’institution qui l’a lancé, le PNUD – est simple et rudimentaire. Cette rusticité avait été identifiée dès 1990. A l’époque cependant, disposer d’une première mesure du développement comportait plus d’avantages que d’inconvénients. Le monde ayant grandement changé en vingt ans, les inconvénients semblent aujourd’hui excéder les avantages.