Haut-Commissariat au Plan, lui-même, a développé en 2008 une approche multidimensionnelle d’inertie de la pauvreté, tout en restant convaincu que le choix qu’impliquent de telles approches reste discutable (Cf. annexe 1). Cette approche se fonde sur l’indice de niveau de vie (INV) confectionné par le Haut -Commissariat au Plan sur la base de données d’enquêtes sur le niveau de vie et la consommation des ménages (cf. annexe).
L’INV permet de mesurer la pauvreté multidimensionnelle. Il couvre l’accès à l’éducation, la santé ( couverture et consultation médico-sanitaires), l’alimentation saine et équilibrée (disposition d’une eau potable, nutrition décente (selon les normes de l’OMS-FAO) et autoprotection durable de la pauvreté alimentaire), les conditions d’habitat (logement décent, équipé en électricité, assainissement liquide, réfrigérateur, bain/ douche, cuisine, toilette et d’une cuisinière), l’insertion professionnelle représentée par l’activité économique des membres des ménages et les opportunités d’emploi des jeunes, l’équité sociale et l’égalité entre les sexes, respectivement mesurées par la position dans l’échelle sociale du niveau de vie et la parité hommes/femmes en termes d’éducation-formation et de soins de santé, et l’accès aux moyens de communication et de transport (Cf. www.omdh.hcp.ma).
De son côté, l’organisation « Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI)», relevant de l’Université d’Oxford, vient de mettre au point un indice de pauvreté multidimensionnelle (MPI) publié dans un Rapport intitulé « Acute Multidimensional Poverty : a new index for developing countries » (cf. annexe 2).
Ce travail a été élaboré par Sabina Alkire et Maria Emma Santos du Centre de recherche OPHI sur la base d’une approche conçue en 2007 par James Foster et Sabina Alkire.
Mesuré à partir des enquêtes sur la démographie et la santé (DHS), destinées à l’analyse de l’état de santé et non pas à la mesure de la pauvreté, l’indice de l’OPHI est contraint, selon ses propres auteurs, par la portée limitée des données (Page 7 du Rapport), et se heurte, selon les spécialistes de la Banque mondiale (www.oxfamblogs.org), à des limites empiriques et analytiques (Cf. annexe 5).
L’INV permet de mesurer la pauvreté multidimensionnelle. Il couvre l’accès à l’éducation, la santé ( couverture et consultation médico-sanitaires), l’alimentation saine et équilibrée (disposition d’une eau potable, nutrition décente (selon les normes de l’OMS-FAO) et autoprotection durable de la pauvreté alimentaire), les conditions d’habitat (logement décent, équipé en électricité, assainissement liquide, réfrigérateur, bain/ douche, cuisine, toilette et d’une cuisinière), l’insertion professionnelle représentée par l’activité économique des membres des ménages et les opportunités d’emploi des jeunes, l’équité sociale et l’égalité entre les sexes, respectivement mesurées par la position dans l’échelle sociale du niveau de vie et la parité hommes/femmes en termes d’éducation-formation et de soins de santé, et l’accès aux moyens de communication et de transport (Cf. www.omdh.hcp.ma).
De son côté, l’organisation « Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI)», relevant de l’Université d’Oxford, vient de mettre au point un indice de pauvreté multidimensionnelle (MPI) publié dans un Rapport intitulé « Acute Multidimensional Poverty : a new index for developing countries » (cf. annexe 2).
Ce travail a été élaboré par Sabina Alkire et Maria Emma Santos du Centre de recherche OPHI sur la base d’une approche conçue en 2007 par James Foster et Sabina Alkire.
Mesuré à partir des enquêtes sur la démographie et la santé (DHS), destinées à l’analyse de l’état de santé et non pas à la mesure de la pauvreté, l’indice de l’OPHI est contraint, selon ses propres auteurs, par la portée limitée des données (Page 7 du Rapport), et se heurte, selon les spécialistes de la Banque mondiale (www.oxfamblogs.org), à des limites empiriques et analytiques (Cf. annexe 5).
Il suscite les commentaires suivants :
1.Les dimensions retenues dans le calcul du MPI sont, de par leur multiplicité, certes souhaitables, mais elles ne couvrent pas toutes les priorités socio-économiques dont celles qui développent la capacité des individus à s’auto-protéger eux-mêmes de la pauvreté.
Elles se limitent à dix indicateurs se rapportant à la santé (mortalité infantile et nutrition), l’enseignement fondamental et à l’accès à l’électricité, l’eau potable, l’assainissement, et à quelques biens durables (cf. annexe 2). Leur choix a été dicté par des contraintes liées beaucoup plus à la nature des données recueillies par les enquêtes DHS qu’aux priorités et aspirations de la population.
Par ailleurs, seuls des indicateurs de résultat sont retenus par cet indice. Les indicateurs d’apport qui mesurent la capacité des populations à se prendre en charge sont tous exclus. C’est le cas des facteurs de revenu tels que l’emploi, la couverture sociale ou encore l’accès au réseau routier et aux moyens de financement.
2.Les variables sur lesquelles se fonde la mesure du MPI deviennent problématiques lorsqu’on inscrit la pauvreté dans une approche dynamique. A titre d’illustration, un enfant mal nourri contribue pour 1,67 à la valeur des privations du ménage. Si ce même enfant est, à la fois, âgé entre 6 et 14 ans et non scolarisé, la valeur des privations du ménages est majorée de 1,67. Elle s’élève donc à un total de 3,34 (1,67 + 1,67). L’approche affecte cette valeur (3,34) non seulement à l’enfant concerné mais à l’ensemble des personnes qui vivent avec lui dans le même ménage. Et puisque la valeur 3,34 dépasse la ligne de pauvreté, arbitrairement fixé à la valeur 3, l’enfant et le reste des membres du ménage sont tous classés pauvres et ce, indépendamment des ressources dont ces derniers disposent. Mieux encore, lorsque cet enfant atteint l’âge de 15 ans, il n’est plus concerné par la variable « Scolarisation des enfants entre 6 et 14 ans ». C'est-à-dire que sa déscolarisation n’est plus sanctionnée par une hausse, de 1,67, de la valeur des privations du ménage. Cette valeur se réduit alors à 1,67 (3.34 - 1.67), inférieure au seuil de pauvreté, et tout le ménage sort de la pauvreté. Une approche ainsi faite ne permet, en aucun cas, d’appréhender la dynamique de la pauvreté, ni d’en analyser les déterminants.
3.Comme toutes les approches multidimensionnelles, la mesure de la pauvreté d’après le MPI se fonde sur un seuil subjectif et ne se prête pas, de ce fait, aux comparaisons avec les approches monétaires dont le seuil est objectivement déterminé. Aux limites notées ci haut, s’ajoute le caractère subjectif, d’après les auteurs eux-mêmes du MPI, de la ligne de pauvreté, arbitrairement fixée à 30%. Ce qui rend infondée toute comparaison des taux de pauvreté d’après le MPI avec ceux fondés sur les approches monétaires. En effet, 23 pays parmi les 55, mieux classés que le Maroc, ont un taux de pauvreté à 2 $ US PPA largement supérieur à celui du Maroc. De même, 18 pays mieux classés que le Maroc ont un niveau d’inégalité supérieur à celui du Maroc.
4. Les périodes de référence des données vont de 2000 à 2008 et rendent infondé le classement des pays selon le MPI. Les années de référence des enquêtes/sources de données diffèrent d’un pays à l’autre et ne permettent en aucun cas de classer les pays selon le niveau de cet indice. A titre d’illustration, le classement établi compare le Maroc de 2004 à l’Egypte de 2008 et à la Jordanie de 2007. Tout l’effort fourni par le Maroc, entre 2004 et 2008, en matière de développement humain, économique et social, et aussi en matière de production de statistiques récentes, est ainsi omis pour la simple raison que la dernière enquête DHS, réalisée au Maroc, date de 2004. Le Rapport national sur les OMD 2009 fournit, rappelons-le, des données récentes sur les dimensions fondamentales du MPI. Il montre que les nouvelles sources de données dont dispose le Maroc (cas de l’Enquête démographique 2009 et de l’enquête sur le niveau de vie 2007) permettent de mettre à jour cet indice à une date récente.
Sur le plan de la disponibilité des données, seuls 61 pays parmi les 104 ont des données sur les 10 indicateurs utilisées. Pour le reste des pays, les indicateurs qui manquent sont remplacés par les bornes, inférieure ou supérieure, des variables ou de leurs proxys.
5.L’application même de l’approche de pauvreté multidimensionnelle de l’OPHI aux données marocaines donne des résultats qui vont dans le même sens que ceux calculés par l’approche du HCP (cf. tableau à l’annexe 3). L’approche de l’OPHI appliquées aux données des enquêtes marocaines montre que la pauvreté a diminué 28,5% en 2004 à 11,1% en 2007. Selon l’approche multidimensionnelle du HCP, la pauvreté a baissé de 23,9% en 2001 à 12,1% en 2007. C’est dire que la baisse de la pauvreté est confirmée par les deux approches et que l’usage, par l’OPHI, des données de 2004 au lieu de celles de 2007 ne reflète pas le niveau actuel de la pauvreté au Maroc. Mesurée par l’approche monétaire selon le seuil national (2,15 $ US PPA), la pauvreté a aussi diminué de 15,3% en 2001 à 8,9% en 2007.
Elles se limitent à dix indicateurs se rapportant à la santé (mortalité infantile et nutrition), l’enseignement fondamental et à l’accès à l’électricité, l’eau potable, l’assainissement, et à quelques biens durables (cf. annexe 2). Leur choix a été dicté par des contraintes liées beaucoup plus à la nature des données recueillies par les enquêtes DHS qu’aux priorités et aspirations de la population.
Par ailleurs, seuls des indicateurs de résultat sont retenus par cet indice. Les indicateurs d’apport qui mesurent la capacité des populations à se prendre en charge sont tous exclus. C’est le cas des facteurs de revenu tels que l’emploi, la couverture sociale ou encore l’accès au réseau routier et aux moyens de financement.
2.Les variables sur lesquelles se fonde la mesure du MPI deviennent problématiques lorsqu’on inscrit la pauvreté dans une approche dynamique. A titre d’illustration, un enfant mal nourri contribue pour 1,67 à la valeur des privations du ménage. Si ce même enfant est, à la fois, âgé entre 6 et 14 ans et non scolarisé, la valeur des privations du ménages est majorée de 1,67. Elle s’élève donc à un total de 3,34 (1,67 + 1,67). L’approche affecte cette valeur (3,34) non seulement à l’enfant concerné mais à l’ensemble des personnes qui vivent avec lui dans le même ménage. Et puisque la valeur 3,34 dépasse la ligne de pauvreté, arbitrairement fixé à la valeur 3, l’enfant et le reste des membres du ménage sont tous classés pauvres et ce, indépendamment des ressources dont ces derniers disposent. Mieux encore, lorsque cet enfant atteint l’âge de 15 ans, il n’est plus concerné par la variable « Scolarisation des enfants entre 6 et 14 ans ». C'est-à-dire que sa déscolarisation n’est plus sanctionnée par une hausse, de 1,67, de la valeur des privations du ménage. Cette valeur se réduit alors à 1,67 (3.34 - 1.67), inférieure au seuil de pauvreté, et tout le ménage sort de la pauvreté. Une approche ainsi faite ne permet, en aucun cas, d’appréhender la dynamique de la pauvreté, ni d’en analyser les déterminants.
3.Comme toutes les approches multidimensionnelles, la mesure de la pauvreté d’après le MPI se fonde sur un seuil subjectif et ne se prête pas, de ce fait, aux comparaisons avec les approches monétaires dont le seuil est objectivement déterminé. Aux limites notées ci haut, s’ajoute le caractère subjectif, d’après les auteurs eux-mêmes du MPI, de la ligne de pauvreté, arbitrairement fixée à 30%. Ce qui rend infondée toute comparaison des taux de pauvreté d’après le MPI avec ceux fondés sur les approches monétaires. En effet, 23 pays parmi les 55, mieux classés que le Maroc, ont un taux de pauvreté à 2 $ US PPA largement supérieur à celui du Maroc. De même, 18 pays mieux classés que le Maroc ont un niveau d’inégalité supérieur à celui du Maroc.
4. Les périodes de référence des données vont de 2000 à 2008 et rendent infondé le classement des pays selon le MPI. Les années de référence des enquêtes/sources de données diffèrent d’un pays à l’autre et ne permettent en aucun cas de classer les pays selon le niveau de cet indice. A titre d’illustration, le classement établi compare le Maroc de 2004 à l’Egypte de 2008 et à la Jordanie de 2007. Tout l’effort fourni par le Maroc, entre 2004 et 2008, en matière de développement humain, économique et social, et aussi en matière de production de statistiques récentes, est ainsi omis pour la simple raison que la dernière enquête DHS, réalisée au Maroc, date de 2004. Le Rapport national sur les OMD 2009 fournit, rappelons-le, des données récentes sur les dimensions fondamentales du MPI. Il montre que les nouvelles sources de données dont dispose le Maroc (cas de l’Enquête démographique 2009 et de l’enquête sur le niveau de vie 2007) permettent de mettre à jour cet indice à une date récente.
Sur le plan de la disponibilité des données, seuls 61 pays parmi les 104 ont des données sur les 10 indicateurs utilisées. Pour le reste des pays, les indicateurs qui manquent sont remplacés par les bornes, inférieure ou supérieure, des variables ou de leurs proxys.
5.L’application même de l’approche de pauvreté multidimensionnelle de l’OPHI aux données marocaines donne des résultats qui vont dans le même sens que ceux calculés par l’approche du HCP (cf. tableau à l’annexe 3). L’approche de l’OPHI appliquées aux données des enquêtes marocaines montre que la pauvreté a diminué 28,5% en 2004 à 11,1% en 2007. Selon l’approche multidimensionnelle du HCP, la pauvreté a baissé de 23,9% en 2001 à 12,1% en 2007. C’est dire que la baisse de la pauvreté est confirmée par les deux approches et que l’usage, par l’OPHI, des données de 2004 au lieu de celles de 2007 ne reflète pas le niveau actuel de la pauvreté au Maroc. Mesurée par l’approche monétaire selon le seuil national (2,15 $ US PPA), la pauvreté a aussi diminué de 15,3% en 2001 à 8,9% en 2007.
En somme, l’approche de la pauvreté par l’OPHI, l’insuffisance des variables et des données sur lesquelles elle se fonde montrent qu’elle ne peut se substituer aux approches objectives des organismes internationaux. Elle est moins pertinente que celle du HCP. Tout comme elle ne peut servir, en aucun cas, au classement des pays en développement avant qu’elle ne se fonde sur la même période de référence et fasse l’objet d’un débat, au sein de la Commission de Statistique relevant de l’ECOSOC, seul organe des Nations Unies habilité à se prononcer en matière de données et de méthodologie statistique, conformément aux recommandations du groupe d’experts des Nations Unies sur l’indicateur de développement humain.
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