Intervention du Haut Commissaire au Plan au side event organisé en marge de la Réunion Plénière de Haut Niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies sous le thème "OMD, moteur et finalité de la croissance et du développement"
En organisant cette rencontre, nous n’avons la prétention ni de théoriser cette relation dialectique entre croissance et développement humain, ni de présenter une modélisation de l’expérience marocaine de développement. Notre objectif est beaucoup plus modeste, celui de susciter l’intérêt pour les efforts que fournit notre pays, sous la direction active de son Roi, pour mettre son économie au service du bien-être de ses citoyens dans un monde globalisé où la compétitivité est autant celle de l’économie que celles des normes sociales et des valeurs.
Pour cela, je voudrais d’abord commencer par rappeler qu’au moment où il s’engageait avec la Communauté Internationale de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement, le Maroc avait dû, auparavant, subir, comme beaucoup de pays, les difficultés de l’endettement et de l’ajustement structurel. Il avait, certes, pu, au prix d’efforts non exempts d’épreuves, redresser ses équilibres macroéconomiques et amorcer la libéralisation et l’ouverture de son économie. Il cumulait, cependant, encore la jonction d’une croissance économique relativement faible et volatile et de déficits sociaux particulièrement lourds.
Au cours de la décennie inaugurée par la Déclaration du millénaire, l’économie marocaine a, cependant, connu un nouveau sentier de croissance et sa dimension sociale une nouvelle consistance. Ce n’est surement pas un simple hasard de l’histoire que cette mutation ait été inaugurée avec l’avènement du règne de Mohammed VI, un jeune Roi moderniste éclairé et doté d’une fibre sociale qui a, d’emblée, mis le poids de sa triple légitimité, religieuse, historique et constitutionnelle au service d’une politique économique de croissance et de développement humain durable. Pour en illustrer quelques performances, je me garderai de vous encombrer de chiffres. Je me limiterai simplement à évoquer le taux de croissance passé, depuis l’année 2000, d’une moyenne de 2,2% au cours de la décennie 90 à 4,4%. Je mentionnerai également la remarquable résilience manifestée par l’économie nationale devant la crise économique et financière internationale dont le monde vit encore les effets et leurs incertains prolongements dans les années à venir. Avec une perte de 0,8 points de PIB en 2008 et 2,4 points en 2009, la croissance au Maroc n’en a pas moins enregistré des taux respectifs de 5,6% et 5%.
Les déficits sociaux, de leur coté, ont été largement résorbés. Les indicateurs de développement humain n’ont cessé de s’améliorer à un rythme qui place le Maroc à la 10ème position en termes de progrès de l’IDH dans le classement international adopté par le PNUD dans ce domaine. Je ne m’arrêterai pas à chacune des performances réalisées au niveau de tous les objectifs du millénaire. Les documents qui vous été distribués et les informations fournies dans les posters exposés dans cette salle en présentent d’amples illustrations.
Je citerai cependant, un indicateur qui me semble constituer une résultante de l’ensemble des performances en matière de développement humain, celui qui mesure la pauvreté et la vulnérabilité au seuil des Nations Unies. Entre 2001 et 2008, la pauvreté absolue est, en effet, passée de 6,7% à 3,6%, la pauvreté relative de 15,3% à 8,8% et la vulnérabilité de 22,8% à 15, 9%. D’une façon générale, dans le domaine des OMD, le Maroc devrait avoir réalisé à l’horizon 2015 la quasi totalité des objectifs du millénaire. Ceci est confirmé par les projections faites par la méthode préconisée par le PNUD comme par l’évaluation par modèles économiques des politiques publiques à l’horizon 2015, conduite par le HCP.
Si vous me le permettez maintenant, je souhaiterais dégager d’une lecture succincte de la politique qui a prévalu au Maroc, au cours de ces dernières années, quelques facteurs qui me semblent avoir contribué à cette double performance d’une croissance économique aussi soutenue que porteuse d’une amélioration des conditions de vie des citoyens et de baisse de la pauvreté.
1) C’est d’abord le leadership actif d’un monarque porteur d’une vision de développement en rupture avec les concepts et les modalités opérationnelles de la politique qui a prévalu dans le passé dans ce domaine en ce sens qu’elle a su, en permanence, intégrer en un seul logiciel de gestion les impératifs de la croissance économique, de la répartition sociale de ses fruits et du progrès sociétal.
2) C’est ensuite l’ouverture résolue sur la mondialisation illustrée notamment par le partenariat avancé avec l’Union Européenne, les accords de libre-échange avec les Etats Unis d’Amérique ainsi qu’avec un nombre croissant de pays du Moyen Orient et de l’Afrique et une active coopération sud-sud.
3) C’est autant la veille rigoureuse sur la stabilité des équilibres macroéconomiques. L’inflation a été contenue à 1,9% par an en moyenne entre 1999 et 2008 et à 1% en 2009, permettant ainsi, avec une hausse du revenu brut disponible par habitant de 4,3%, une amélioration du pouvoir d’achat des ménages de 2,4% en moyenne annuelle. Ceci, soit dit en passant, confirme, contrairement à des analyses « courtermistes », le bien-fondé de la vertu d’une gestion vigilante des finances publiques.
4) Le dernier facteur que je citerai porte sur la pertinence du choix d’une croissance tirée par la demande intérieure. Un tel choix a permis de faire passer le taux d’investissement de 24,8% en 1999 à 32,6% en 2009. Les investissements ont été favorisés par :
- l’ouverture du Maroc sur la mondialisation et la compétition internationale ;
- la nouvelle forme de leur gestion basée sur des partenariats de l’Etat avec les opérateurs du secteur privé, national et étranger, les collectivités locales ou parfois la société civile, dans le cadre de contrats-programmes clairs, sécurisants et mobilisateurs des capitaux.
L’importance de ces investissements a été, en outre, soutenue par la nature de leur destination, aussi bien sectorielle que géographique dans le cadre d’une vision royale d’aménagement prospectif du territoire.
Focalisés sur les infrastructures économiques (les ports, les aéroports, les autoroutes) ainsi que sociales (l’eau, l’électricité, les pistes rurales et l’habitat), orientés vers des régions longtemps marginalisées, ils ont contribué à une large diffusion de l’emploi et des revenus, offert de nouvelles opportunités d’accès aux services sociaux de base à de larges franges de la population et amorcé une relocalisation de l’économie nationale. Ils ont ainsi constitué un facteur favorisant dans la réduction des disparités sociales et l’atténuation de la traditionnelle littoralisation de l’économie marocaine.
C’est dans ce contexte que la consommation finale des ménages a été le deuxième moteur de la croissance. Celle-ci a enregistré une hausse de 4,3% par an en moyenne entre 1998 et 2009 et de 5,6% par an depuis 2003.
Les disparités de consommation par habitant entre urbains et ruraux ont été réduites de 2 à 1,8 entre 2001 et 2007. Les populations pauvres ont obtenu, pour la première fois au Maroc, le même bénéfice proportionnel de la croissance que les catégories non pauvres. Pour la première fois, le Maroc a, ainsi, réalisé ce qu’il est convenu de considérer comme une croissance pro-pauvre et a stabilisé le niveau des inégalités sociales.
L’on sait que si les effets d’une croissance sont déterminants dans le recul de la pauvreté, celui-ci, de l’avis de plusieurs experts en développement, ne se réalise, en général, que dans la durée. Aussi, s’avère-t-il toujours nécessaire qu’une action spécifique soit prévue en faveur des catégories les plus défavorisées. C’est en ceci que l’apport de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain a été l’un des facteurs déterminants dans la lutte contre la pauvreté, la vulnérabilité et les inégalités sociales. Revêtant la dimension annoncée d’un chantier de règne, S.M. le Roi, après l’avoir conçue et déterminé les modalités de sa réalisation et de son évaluation, n’a pas cessé de s’investir personnellement dans le suivi sur le terrain de sa mise en œuvre.
Rappelons que depuis 2006, ce grand projet, doté d’un cadre spécifique de programmation, de suivi et d’évaluation et d’un budget pluriannuel conséquent, s’appuie, dans sa mise en œuvre, sur une approche participative et contractuelle impliquant les administrations locales, les élus et la société civile. Il s’inscrit précisément, dans la démarche des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et vise, en particulier, l’amélioration des conditions de vie de la population par le développement des infrastructures sociales et l’incitation, au niveau des unités géographiques de base, à la création de petits projets générateurs de revenu.
Pour nous autres qui avons eu le privilège d’écouter le discours de Sa Majesté le Roi à la réunion plénière de Haut Niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies, nous avons pu encore mesurer cette détermination royale de continuer à mettre ces objectifs au cœur de la politique de développement du Maroc. Nous avons pu aussi relever la portée de l’invitation qu’il a adressée à la communauté internationale d’aller, dans le cadre d’une vision prospective, au-delà de 2015 dans un engagement plus actif pour faire du développement humain durable une exigence solidaire de toutes les nations.
Pour cela, je voudrais d’abord commencer par rappeler qu’au moment où il s’engageait avec la Communauté Internationale de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement, le Maroc avait dû, auparavant, subir, comme beaucoup de pays, les difficultés de l’endettement et de l’ajustement structurel. Il avait, certes, pu, au prix d’efforts non exempts d’épreuves, redresser ses équilibres macroéconomiques et amorcer la libéralisation et l’ouverture de son économie. Il cumulait, cependant, encore la jonction d’une croissance économique relativement faible et volatile et de déficits sociaux particulièrement lourds.
Au cours de la décennie inaugurée par la Déclaration du millénaire, l’économie marocaine a, cependant, connu un nouveau sentier de croissance et sa dimension sociale une nouvelle consistance. Ce n’est surement pas un simple hasard de l’histoire que cette mutation ait été inaugurée avec l’avènement du règne de Mohammed VI, un jeune Roi moderniste éclairé et doté d’une fibre sociale qui a, d’emblée, mis le poids de sa triple légitimité, religieuse, historique et constitutionnelle au service d’une politique économique de croissance et de développement humain durable. Pour en illustrer quelques performances, je me garderai de vous encombrer de chiffres. Je me limiterai simplement à évoquer le taux de croissance passé, depuis l’année 2000, d’une moyenne de 2,2% au cours de la décennie 90 à 4,4%. Je mentionnerai également la remarquable résilience manifestée par l’économie nationale devant la crise économique et financière internationale dont le monde vit encore les effets et leurs incertains prolongements dans les années à venir. Avec une perte de 0,8 points de PIB en 2008 et 2,4 points en 2009, la croissance au Maroc n’en a pas moins enregistré des taux respectifs de 5,6% et 5%.
Les déficits sociaux, de leur coté, ont été largement résorbés. Les indicateurs de développement humain n’ont cessé de s’améliorer à un rythme qui place le Maroc à la 10ème position en termes de progrès de l’IDH dans le classement international adopté par le PNUD dans ce domaine. Je ne m’arrêterai pas à chacune des performances réalisées au niveau de tous les objectifs du millénaire. Les documents qui vous été distribués et les informations fournies dans les posters exposés dans cette salle en présentent d’amples illustrations.
Je citerai cependant, un indicateur qui me semble constituer une résultante de l’ensemble des performances en matière de développement humain, celui qui mesure la pauvreté et la vulnérabilité au seuil des Nations Unies. Entre 2001 et 2008, la pauvreté absolue est, en effet, passée de 6,7% à 3,6%, la pauvreté relative de 15,3% à 8,8% et la vulnérabilité de 22,8% à 15, 9%. D’une façon générale, dans le domaine des OMD, le Maroc devrait avoir réalisé à l’horizon 2015 la quasi totalité des objectifs du millénaire. Ceci est confirmé par les projections faites par la méthode préconisée par le PNUD comme par l’évaluation par modèles économiques des politiques publiques à l’horizon 2015, conduite par le HCP.
Si vous me le permettez maintenant, je souhaiterais dégager d’une lecture succincte de la politique qui a prévalu au Maroc, au cours de ces dernières années, quelques facteurs qui me semblent avoir contribué à cette double performance d’une croissance économique aussi soutenue que porteuse d’une amélioration des conditions de vie des citoyens et de baisse de la pauvreté.
1) C’est d’abord le leadership actif d’un monarque porteur d’une vision de développement en rupture avec les concepts et les modalités opérationnelles de la politique qui a prévalu dans le passé dans ce domaine en ce sens qu’elle a su, en permanence, intégrer en un seul logiciel de gestion les impératifs de la croissance économique, de la répartition sociale de ses fruits et du progrès sociétal.
2) C’est ensuite l’ouverture résolue sur la mondialisation illustrée notamment par le partenariat avancé avec l’Union Européenne, les accords de libre-échange avec les Etats Unis d’Amérique ainsi qu’avec un nombre croissant de pays du Moyen Orient et de l’Afrique et une active coopération sud-sud.
3) C’est autant la veille rigoureuse sur la stabilité des équilibres macroéconomiques. L’inflation a été contenue à 1,9% par an en moyenne entre 1999 et 2008 et à 1% en 2009, permettant ainsi, avec une hausse du revenu brut disponible par habitant de 4,3%, une amélioration du pouvoir d’achat des ménages de 2,4% en moyenne annuelle. Ceci, soit dit en passant, confirme, contrairement à des analyses « courtermistes », le bien-fondé de la vertu d’une gestion vigilante des finances publiques.
4) Le dernier facteur que je citerai porte sur la pertinence du choix d’une croissance tirée par la demande intérieure. Un tel choix a permis de faire passer le taux d’investissement de 24,8% en 1999 à 32,6% en 2009. Les investissements ont été favorisés par :
- l’ouverture du Maroc sur la mondialisation et la compétition internationale ;
- la nouvelle forme de leur gestion basée sur des partenariats de l’Etat avec les opérateurs du secteur privé, national et étranger, les collectivités locales ou parfois la société civile, dans le cadre de contrats-programmes clairs, sécurisants et mobilisateurs des capitaux.
L’importance de ces investissements a été, en outre, soutenue par la nature de leur destination, aussi bien sectorielle que géographique dans le cadre d’une vision royale d’aménagement prospectif du territoire.
Focalisés sur les infrastructures économiques (les ports, les aéroports, les autoroutes) ainsi que sociales (l’eau, l’électricité, les pistes rurales et l’habitat), orientés vers des régions longtemps marginalisées, ils ont contribué à une large diffusion de l’emploi et des revenus, offert de nouvelles opportunités d’accès aux services sociaux de base à de larges franges de la population et amorcé une relocalisation de l’économie nationale. Ils ont ainsi constitué un facteur favorisant dans la réduction des disparités sociales et l’atténuation de la traditionnelle littoralisation de l’économie marocaine.
C’est dans ce contexte que la consommation finale des ménages a été le deuxième moteur de la croissance. Celle-ci a enregistré une hausse de 4,3% par an en moyenne entre 1998 et 2009 et de 5,6% par an depuis 2003.
Les disparités de consommation par habitant entre urbains et ruraux ont été réduites de 2 à 1,8 entre 2001 et 2007. Les populations pauvres ont obtenu, pour la première fois au Maroc, le même bénéfice proportionnel de la croissance que les catégories non pauvres. Pour la première fois, le Maroc a, ainsi, réalisé ce qu’il est convenu de considérer comme une croissance pro-pauvre et a stabilisé le niveau des inégalités sociales.
L’on sait que si les effets d’une croissance sont déterminants dans le recul de la pauvreté, celui-ci, de l’avis de plusieurs experts en développement, ne se réalise, en général, que dans la durée. Aussi, s’avère-t-il toujours nécessaire qu’une action spécifique soit prévue en faveur des catégories les plus défavorisées. C’est en ceci que l’apport de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain a été l’un des facteurs déterminants dans la lutte contre la pauvreté, la vulnérabilité et les inégalités sociales. Revêtant la dimension annoncée d’un chantier de règne, S.M. le Roi, après l’avoir conçue et déterminé les modalités de sa réalisation et de son évaluation, n’a pas cessé de s’investir personnellement dans le suivi sur le terrain de sa mise en œuvre.
Rappelons que depuis 2006, ce grand projet, doté d’un cadre spécifique de programmation, de suivi et d’évaluation et d’un budget pluriannuel conséquent, s’appuie, dans sa mise en œuvre, sur une approche participative et contractuelle impliquant les administrations locales, les élus et la société civile. Il s’inscrit précisément, dans la démarche des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et vise, en particulier, l’amélioration des conditions de vie de la population par le développement des infrastructures sociales et l’incitation, au niveau des unités géographiques de base, à la création de petits projets générateurs de revenu.
Pour nous autres qui avons eu le privilège d’écouter le discours de Sa Majesté le Roi à la réunion plénière de Haut Niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies, nous avons pu encore mesurer cette détermination royale de continuer à mettre ces objectifs au cœur de la politique de développement du Maroc. Nous avons pu aussi relever la portée de l’invitation qu’il a adressée à la communauté internationale d’aller, dans le cadre d’une vision prospective, au-delà de 2015 dans un engagement plus actif pour faire du développement humain durable une exigence solidaire de toutes les nations.
INTERVENTION EN VIDÉO
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