"La Revue" du groupe Jeune Afrique , pour son second numéro , publie un EXCLUSIF sous format d'un supplément : "Le grand débat : La Contribution d'un pays émergent" .
Ce document est la synthèse issue des travaux de la rencontre internationale sur le développement humain au Maroc , organisée par le Haut-Commissariat au Plan les 15 et 16 Janvier 2010 à Rabat.
Les thématiques développées sont les suivantes :
LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN PEUT-IL ÊTRE MESURÉ ?
L’Indice de développement humain
Les limites des indicateurs
Une grande convergence
LA CONTRIBUTION D’UN PAYS ÉMERGENT AU DÉBAT
D’abord, mesurer la pauvreté
La croissance pro-pauvres
Les indicateurs composites de niveau de vie
LES DIX ANNÉES QUI ONT CHANGÉ LE MAROC
Les chantiers du nouveau règne
INDH : priorité au développement humain
Performances économiques et Développement humain
L’homme au centre de l’action diplomatique marocaine
* " La revue" est disponible en kiosque depuis le mercredi 28 Avril 2010.
Ce document est la synthèse issue des travaux de la rencontre internationale sur le développement humain au Maroc , organisée par le Haut-Commissariat au Plan les 15 et 16 Janvier 2010 à Rabat.
Les thématiques développées sont les suivantes :
LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN PEUT-IL ÊTRE MESURÉ ?
L’Indice de développement humain
Les limites des indicateurs
Une grande convergence
LA CONTRIBUTION D’UN PAYS ÉMERGENT AU DÉBAT
D’abord, mesurer la pauvreté
La croissance pro-pauvres
Les indicateurs composites de niveau de vie
LES DIX ANNÉES QUI ONT CHANGÉ LE MAROC
Les chantiers du nouveau règne
INDH : priorité au développement humain
Performances économiques et Développement humain
L’homme au centre de l’action diplomatique marocaine
* " La revue" est disponible en kiosque depuis le mercredi 28 Avril 2010.
Éditorial de cet Exclusif par Monsieur Ahmed LAHLIMI ALAMI, Haut-Commissaire au Plan :
Une nouvelle approche
C’est le privilège de la statistique d’être, aujourd’hui, la langue universelle et le référentiel normatif de toute évaluation.
Ne dit-on pas que les chiffres parlent d’eux-mêmes? Certes, mais c’est par leur contextualisation qu’ils peuvent être audibles.
Pour être pertinents en tant qu’outils d’évaluation, ils se doivent d’éclairer les réalités d’un pays dans toute leur diversité ainsi que son mode de gestion des défis et des atouts dont ces réalités sont porteuses. Ce besoin a donné naissance à des indicateurs composites qui servent, de plus en plus fréquemment, à mesurer, à comparer voire à classer les performances des pays du monde entier. Confortés par l’impact médiatique de leur message lapidaire, ils prétendent faire la synthèse de réalités nationales complexes alors qu’ils sont nécessairement arbitraires et toujours sujets à controverse. Contestables au regard de la faible portée cognitive de leur contribution à la vraie culture économique des opinions publiques, ces indicateurs composites sont, faut-il le préciser, constitués de données statistiques en nombre limité et parfois partiellement estimées.
C’est de ce constat critique, aujourd’hui partagé par plusieurs experts et institutions de la statistique, que procèdent nos réserves sur le bien-fondé de l’Indice de développement humain (IDH) et de la finalité qui lui est assignée. Nos propositions portent sur la révision des méthodes d’évaluation adoptées par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement). Elles contribuent à la réflexion, menée à l’échelle internationale par d’éminents experts et organismes spécialisés, sur les avantages et les limites de la statistique institutionnelle. Cette réflexion a déjà donné une nouvelle dimension à l’exigence de contextualisation des indicateurs composites, et ce au bénéfice d’une meilleure intelligibilité des réalités socioéconomiques et d’une plus grande proximité avec les citoyens. Le grand débat actuel sur la mesure du développement humain n’en a été que plus justifié. Et il peut encore s’en enrichir. La Commission Statistique de l’ONU lui a apporté, fort à propos, le poids de son autorité. Le Pnud, pour sa part, l’a déjà ouvert à la contribution de différents experts dans le cadre de larges consultations régionales.
À quelques années de l’échéance fixée par la communauté internationale à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et alors que l’IDH a aujourd’hui plus de vingt ans d’existence, il nous semble plus que jamais nécessaire de parvenir à un consensus sur les normes et la finalité des évaluations du développement humain : elles n’en auront ainsi que davantage de crédibilité et d’audience auprès des opinions publiques, donc plus d’impact sur la prise en compte, par les pays, des enjeux du développement humain durable. L’initiative prise par le Maroc d’organiser, en janvier 2010 à Rabat, la « Rencontre internationale sur le développement humain » s’inscrit dans cette perspective. L’événement a rassemblé de nombreux experts et responsables de la statistique, délégués par plusieurs organisations régionales, par les Nations unies et par quelques grands pays d’Europe et d’Amérique du Sud. C’est par souci de partager avec la communauté internationale la richesse des travaux de cette Rencontre que nous avons décidé, au Haut-Commissariat au Plan, de recourir, à défaut d’une compétence éditoriale propre, à la bienveillante amitié de Béchir Ben Yahmed et à la rigueur professionnelle de La revue pour en rendre compte. Nous prévalant de notre indépendance institutionnelle, de la qualité scientifique de nos cadres ainsi que de la richesse de l’expérience marocaine, en particulier depuis une dizaine d’années, nous espérons très sincèrement que l’intérêt de cette initiative rencontrera celui du lecteur.
C’est le privilège de la statistique d’être, aujourd’hui, la langue universelle et le référentiel normatif de toute évaluation.
Ne dit-on pas que les chiffres parlent d’eux-mêmes? Certes, mais c’est par leur contextualisation qu’ils peuvent être audibles.
Pour être pertinents en tant qu’outils d’évaluation, ils se doivent d’éclairer les réalités d’un pays dans toute leur diversité ainsi que son mode de gestion des défis et des atouts dont ces réalités sont porteuses. Ce besoin a donné naissance à des indicateurs composites qui servent, de plus en plus fréquemment, à mesurer, à comparer voire à classer les performances des pays du monde entier. Confortés par l’impact médiatique de leur message lapidaire, ils prétendent faire la synthèse de réalités nationales complexes alors qu’ils sont nécessairement arbitraires et toujours sujets à controverse. Contestables au regard de la faible portée cognitive de leur contribution à la vraie culture économique des opinions publiques, ces indicateurs composites sont, faut-il le préciser, constitués de données statistiques en nombre limité et parfois partiellement estimées.
C’est de ce constat critique, aujourd’hui partagé par plusieurs experts et institutions de la statistique, que procèdent nos réserves sur le bien-fondé de l’Indice de développement humain (IDH) et de la finalité qui lui est assignée. Nos propositions portent sur la révision des méthodes d’évaluation adoptées par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement). Elles contribuent à la réflexion, menée à l’échelle internationale par d’éminents experts et organismes spécialisés, sur les avantages et les limites de la statistique institutionnelle. Cette réflexion a déjà donné une nouvelle dimension à l’exigence de contextualisation des indicateurs composites, et ce au bénéfice d’une meilleure intelligibilité des réalités socioéconomiques et d’une plus grande proximité avec les citoyens. Le grand débat actuel sur la mesure du développement humain n’en a été que plus justifié. Et il peut encore s’en enrichir. La Commission Statistique de l’ONU lui a apporté, fort à propos, le poids de son autorité. Le Pnud, pour sa part, l’a déjà ouvert à la contribution de différents experts dans le cadre de larges consultations régionales.
À quelques années de l’échéance fixée par la communauté internationale à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et alors que l’IDH a aujourd’hui plus de vingt ans d’existence, il nous semble plus que jamais nécessaire de parvenir à un consensus sur les normes et la finalité des évaluations du développement humain : elles n’en auront ainsi que davantage de crédibilité et d’audience auprès des opinions publiques, donc plus d’impact sur la prise en compte, par les pays, des enjeux du développement humain durable. L’initiative prise par le Maroc d’organiser, en janvier 2010 à Rabat, la « Rencontre internationale sur le développement humain » s’inscrit dans cette perspective. L’événement a rassemblé de nombreux experts et responsables de la statistique, délégués par plusieurs organisations régionales, par les Nations unies et par quelques grands pays d’Europe et d’Amérique du Sud. C’est par souci de partager avec la communauté internationale la richesse des travaux de cette Rencontre que nous avons décidé, au Haut-Commissariat au Plan, de recourir, à défaut d’une compétence éditoriale propre, à la bienveillante amitié de Béchir Ben Yahmed et à la rigueur professionnelle de La revue pour en rendre compte. Nous prévalant de notre indépendance institutionnelle, de la qualité scientifique de nos cadres ainsi que de la richesse de l’expérience marocaine, en particulier depuis une dizaine d’années, nous espérons très sincèrement que l’intérêt de cette initiative rencontrera celui du lecteur.